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CARLA DEMIERRE

L'école de la forêt

couverture L'école de la forêt
Portrait Carla Demierre

Une cabane au milieu de la forêt. Un enregistreur, un cahier, une boîte de craies, un bandana violet. Deux sœurs, Arole et Bleuet, viennent de quitter la maison. Elles ont grandi dans une communauté. Petite école et 
grande famille guidées par une poignée d’hommes. Dans cette maison, on apprend à devenir la « meilleure version de soi-même » en se détachant de ses émotions ou en construisant des murs. Comme la plupart des flles de la maison, les sœurs font partie des mauvaises élèves. Elles imitent les guides sans jamais parvenir au même degré de maîtrise et ont bien souvent le sentiment d’être stupides. Au lieu d’écouter les leçons, elles se mettent à tout enregistrer, sermons, repas, promenades. Dans la cabane au fond des bois, elles mènent de longues séances d’écoute. Ça ressemble à une enquête dont le but serait, pour commencer, de mettre les pièces de leur histoire dans un ordre qui la rende intelligible.


« Un jour, leur perception de la réalité a changé comme le courant électrique revient après une longue panne. Elles étaient deux petites comateuses, habituées à se réfugier dans la cave et à se cacher derrière les portes, tout à coup exposées à la lumière du jour. Ce nouvel éclairage leur a permis de considérer leur situation avec la sensibilité extrême de celles qui viennent de se prendre une claque. Après la surprise, quelque chose est arrivé. Une lave brûlante de questions jamais formulées a coulé sur elles mais ce n’était pas douloureux. »

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