CHRISTOPHE MANON
Porte du soleil
Les morts sont insensibles aux récits, ils n’ont pas besoin d’être apaisés, où ils sont plus rien ne les concerne.
Ce que nous remuons, ce que nous cherchons obstinément, ce sur quoi nous enquêtons sans relâche, ce ne sont que des songes, de frêles apparences dépourvues de corps et de réalité qui n’intéressent que les vivants.
Les morts, eux, sont sans histoires, du moins, je crois, ne cherchent-ils plus à en avoir.
Parti à Perugia, Ombrie, Italie, sur les traces de ses ancêtres, le narrateur s’égare, circule en titubant parmi les œuvres de Giotto, Raphaël, le Pérugin, Pietro Lorenzetti et quelques autres, croisant au passage saints, papes, grifons, anges et martyrs.
Ce roman en vers est avant tout le récit d’un séjour au pays des morts, sur les modèles de Virgile et de Dante, un voyage intime et sensible à travers un tissu d’œuvres picturales et littéraires.
Mais toute quête des origines n’est que vanité destinée à la satisfaction des vivants. Il faut savoir laisser les morts tranquilles. « À courir après des fantômes, / aussi familiers soient-ils, / on n’attrape au mieux que du vent. »