Théatre
Sagan, théâtre
L'attrait de Françoise Sagan pour le théâtre l'a conduite à écrire neuf pièces dont chacune fut jouée dans différents théâtres parisiens avec des succès aussi contrastés que ne l'étaient les genres auxquels elle voulut s'essayer. Son théâtre est parfois grave et côtoie le drame, dévoile la solitude, le sentiment d'abandon, ou un désarroi absolu qui mène à un geste fatidique... mais son théâtre est parfois beaucoup plus léger, fait d'intrigues et de rebondissements, de moments les plus cocasses, à la frontière du vaudeville.
Mais immanquablement, Françoise Sagan nous fait partager le plaisir qu'elle a pris en construisant ses pièces, cet élan, cette liberté, cette habileté et cette apparente légèreté avec laquelle elle révèle les natures profondes de ses personnages, des caractères tous aussi opposés qu'ils deviennent attachants, sympathiques et excusables de tout. Je dirais que le théâtre de Sagan, c'est très souvent un tourbillon qu'elle a provoqué avec beaucoup de plaisir, mais beaucoup de justesse et qui révèle sa passion pour la scène autant que pour l'être humain. » (Extrait de la préface de Denis Westhoff)
Ce recueil contient les neuf pièces de théâtre de Françoise Sagan :
1959
Château en Suède
Dans un château encerclé de neige, une famille excentrique reste prisonnière jusqu’au printemps, en compagnie d’un invité surprise. Entre vrais et faux cadavres, la châtelaine désœuvrée s’amuse à séduire un cousin transi de froid et d’amour, sous le regard complice de son mari bourru et de son frère incestueux.
Editeur: R. Julliard
1960
Les violons parfois
Charlotte : ... Je déteste les martyrs, les intellectuels, les bavards. J'aime les gens calés en large dans leur fauteuil, ou calés en long dans leur lit, repus, silencieux, solitaires et contents de l'être. Les gens qui savent le prix du caviar et se fichent du prix de la baguette. Les autres sont d'une espèce qui m'ennuie.
Editeur: R. Julliard
1963
La robe mauve de Valentine
Quittant Rochefort, Marie et son fils Serge se sont installés à Paris, à l'hôtel Acropole, le temps que Marie gagne le procès qui lui permettra de récupérer la fortune indûment léguée à quelqu'un d'autre par son époux défunt. Survient Valentine, jeune cousine de Marie, qui leur demande asile jusqu'à ce que soit passée la dernière fantaisie de son mari Jean-Lou. Charmante Valentine, si attentive à s'effacer pour assurer le règne éphémère d'une remplaçante qui ne la vaut pas ! Elle est adorable dans ce rôle de victime, surtout quand elle porte sa robe mauve, et, bien sûr, Serge l'adore.
Editeur: R. Julliard
1964
Bonheur, impair et passe
Le prince russe Igor est un impénitent coureur de femmes, et dilapide toute sa fortune au pharaon.
Editeur: R. Julliard
1966
L'écharde
Elisabeth, l'héroïne de L'Écharde, se grise moins d'amour et d'or que dé gloire théâtrale - à un point qui confine à la mythomanie. Cette comédienne obscure, mûrissante et désargentée est un poids mort pour un jeune chacal aux dents longues comme son petit ami Ivan. Mais s'il existe des damoiseaux réalistes et cyniques, il y en a d'autres capables d'aimer les illusions, c'est tout le thème de L'Écharde.
Editeur: R. Julliard
1966
Le cheval évanoui
Pour vivre en homme fortuné sans se donner la peine de gagner une fortune, Hubert Darsay a trouvé la solution : épouser une riche héritière, Priscilla, dont il entend croquer ensuite. La dot en compagnie de Coralie, son amie de cœur. Le rideau se lève sur la présentation du fiancé à ses futurs beaux-parents, Henry-James et Félicity Chesterfield. L'entrée en scène du frère de Priscilla, Bertram, donne â Hubert l'idée d'un fructueux doublé : un mariage entre ce Bertram et Coralie. Amusée par le projet, Coralie accourt, mais moins cynique que son ami et plus intelligente, elle est sensible au charme de son hôte, le lucide Henry-James, et ce nouvel élément fait que l'intrigue du Cheval évanoui bascule pour notre plus grand plaisir du vaudeville vers la comédie de mœurs spirituelle et nuancée sur les rêves d'amour et d'or de deux générations.
Editeur: R. Julliard
1970
Un piano dans l'herbe
Un piano dans l’herbe est peut-être plus proche de ce à quoi nous sommes habitués dans l’univers de Sagan. Les personnages ont une quarantaine d’années, ils sont réunis pour des vacances à la campagne et cherchent à retrouver leur jeunesse. Mais comme le dit l’un des protagonistes :
"La jeunesse, ma chérie, c’est aussi dangereux à réveiller qu’un tigre."
Cette pièce est publiée dans le volume Théâtre paru en 2010 chez Stock
1978
Il fait beau jour et nuit
Zelda a été internée en Suisse dans un asile d’aliénés. Mais, plus que sa folie apparente, on lui reproche surtout sa vie dépravée, ses plaisirs : l'alcool, la drogue, le jeu, les mauvaises fréquentations, la débandade. Elle-même confesse ses vices à Laurence, la jeune maîtresse de son mari : « Par exemple, j'ai beaucoup aimé la cocaïne, j'ai beaucoup aimé les bancos de cent millions, j'ai beaucoup aimé les gouapes, dans les ruelles, j'ai beaucoup aimé les excitants : j'entends, les gens et les comprimés excitants ».
Cette pièce est publiée dans le volume Théâtre paru en 2010 chez Stock
1987
L'excès contraire
L’excès contraire est une pièce de boulevard. Drôle, rapide, enlevée, elle se situe en Allemagne, en 1914. Frédéric, un jeune lieutenant de troisième régiment de Uhlans de Saxe, est l’amant d’une nuit d’Adèle lorsque le mari de celle-ci rentre à l’improviste de la chasse. Le cocu demande réparation au jeune Frédéric qui se révèle capon et fuit dès le lendemain. Il trouve refuge chez la sœur du mari trompé, pensant pouvoir l’épouser pour éviter le duel.
Cette pièce inédite est publiée dans le volume Théâtre paru en 2010 chez Stock