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Livres ouverts

Lauréats 2010-2023

2023

Patte blanche

Kinga Wyrzykowska

Les Simart-Duteil ont marqué votre enfance. Leur nom si français, leur maison flanquée d’une tourelle – comme dans les contes –, leur allure bon chic bon genre ont imprimé sur le papier glacé de votre mémoire l’image d’une famille parfaite.

Un jour, pourtant, vous les retrouvez à la page des faits divers, reclus dans un manoir normand aux volets fermés. Les souvenirs remontent et, par écran interposé, vous plongez dans la généalogie d’un huis clos.

Paul, Clothilde, Samuel ont été des enfants rois. Leur père, magnat des autoroutes au Moyen-Orient, leur mère, Italienne flamboyante, leur ont tout donné. Quand un frère caché écrit de Syrie pour réclamer sa part de l’héritage, la façade se lézarde. Les failles intimes se réveillent.

Paul, dont la notoriété d’influenceur politique commence à exploser, décide de prendre en main le salut de son clan. Une lutte pour la survie de la cellule familiale se met en branle. Et l’« étranger » a beau montrer patte blanche… il n’est pas le bienvenu.

Une fable qui porte un regard d’une grande finesse sur le climat social et la peur de l’autre.

Née en 1977 à Varsovie, Kinga Wyrzykowska émigre en France enfant, durant l’état de siège dans son pays. Patte blanche est son premier roman.

Couverture du livre Patte blanche - Kinga Wyrzykowska
Couverture du livre Aussi riche que le roi

2022

Aussi riche que le roi

Abigail Assor

Marilyn comme vous ne l’avez jamais vue ?

Ou plutôt : Marilyn comme vous l’avez déjà vue, cent fois, mille fois, répétée et multipliée quasi à l’infini, exposée jusqu’à la saturation, présente-absente sur des milliers de photos. Depuis le cliché fondateur, pris par David Conover en 1944 ou 1945, montrant une ouvrière de 18 ans du nom de Norma Jeane Baker jusqu’aux sordides photos volées à la morgue en août 1962, Marilyn Monroe n’a cessé d’attirer l’œil des photographes. Pourtant, dans le livre d’Anne Savelli, nulle image. Le musée qu’elle a conçu, aussi imaginaire que réel, nous propose d’aller au-delà des apparences. De traverser le miroir. Derrière chaque photo, il y a un corps, une pose, un décor, une mise en scène, un état d’esprit, un moment particulier, qui tous disent quelque chose du secret Monroe, mais aussi une rencontre, une complicité, voire une intimité.

 

Musée Marilyn nous propose une approche totalement inédite de l’actrice américaine la plus iconique du XXème siècle. S’appuyant sur une documentation vertigineuse, Anne Savelli, qui a structuré son livre comme un musée – un musée vivant, sensible, quasi animé –, nous raconte enfin un être de chair et de sang et non un fantasme de papier glacé. Au fil des rencontres avec ceux et celles qui l’ont « prise » en photo (André de Dienes, Eve Arnold, Milton H. Greene, Cecil Beaton, Richard Avedon…), à force de scruter les instants, tragiques ou magiques, qui donnent naissance à la galaxie Marilyn, l’auteure réussit le tour de force de nous donner à voir autre chose que la surface de « la plus belle femme de tous les temps », et ce grâce à une écriture virtuose, alliant une attention extrême à une empathie troublante, une écriture capable de transcender la description pour atteindre la vérité humaine

2021

Un jour ce sera vide

Hugo Lindenberg

UN DERNIER ÉTÉ EN ENFANCE tout en émotions et sensations C’est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément, où l’on ne sait pas très bien qui l’on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d’une guerre qu’il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison parfaite. Sa famille est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Flanqué d’une grand-mère immigrée à l’accent prononcé, et d’une tante « monstrueuse », il rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Il entre dans une zone trouble où le sentiment d’appartenance est ambigu : vers où va, finalement, sa loyauté ? Peut-être est-ce là l’expérience qu’on doit tous faire pour grandir. Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu’on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. Hugo Lindenberg y explore les méandres des sentiments, bons comme mauvais, qui traversent toute famille, et le poids des traumatismes de l’histoire.

Couverture du livre Un jour ce sera vide
Couverture du livre La dissonante

2020

La dissonante

Clément Rossi

«Quand le gamin a tiré le premier son du violon, j'ai cru qu'on m'enfonçait dans l'oreille la lame du pic à glace resté sur la table, à côté du seau à champagne.»

Chef d’orchestre dans une ville de province, Tristan, la soixantaine, n’a jamais vécu que pour son art, certain d’avoir été touché dès l’enfance par une grâce musicale. Alors qu’il s’apprête à diriger l’opéra de Wagner Tristan et Isolde, et peut-être aussi à se marier avec une femme plus jeune que lui, son oreille de maestro se dérègle : les notes lui parviennent frappées d’une mystérieuse dissonance. Inexplicable et inavouable, ce trouble risque de détruire sa vie.
Un premier roman résolument musical, où les fausses notes du personnage finissent par composer une harmonie étrange et belle.

2019

Le sort tomba sur le plus jeune

Sophie Blandinières

«Je suis là pour nager, pour couler, pour sortir de l’eau casquée et en colère. Je suis venue empêcher que des enfants soient inhumés avec les faits sans clairons. On leur doit bien une oraison funèbre. Je suis venue porter plainte. Je suis venue réveiller les petits cadavres, leur prêter ma voix de stentor, faire une chaîne avec eux et nous allonger sur les places, sur les routes, nous suspendre aux nuages, nous jeter avec la pluie, menacer enfin, troubler l’ordre public en étant simples et laids, pitoyables et repoussants, prêts à horrifier.»

C’est une histoire d’enfants, dont elle fut, qui ne grandiront jamais comme les autres, prisonniers à perpétuité de ces années où ils ont été les jouets de prédateurs, pédophiles ou parents incestueux. Pour les raconter tous, Sophie Blandinières livre un roman aussi brûlant qu’une déposition collective.

Couverture du livre Le sort tomba sur le plus jeune
Couverture du livre Les impatiens

2019

Mention spéciale du jury 

Les impatients

Maria Pourchet

« Reine est devenue ravissante. Un visage, une chevelure, une allure à boire à l’œil dans tous les bars de métropoles. Encore qu’elle en ait peu profité, elle n’est pas sortie ces six dernières années. Il faut savoir ce que l’on veut. »
À 32 ans, pas d’enfants mais beaucoup de diplômes, Reine, fraîchement débauchée d’un poste opérationnel, en occupe déjà un autre. Mais voici qu’elle se lasse — ou se réveille — et des sentiers battus de la réussite, décampe. Laissant sur place le salariat, les escarpins, la fierté de ses parents.
La voilà libre de s’inventer un avenir.
À ses côtés, un triomphe de la République, Étienne. Parti de la classe ouvrière, recalibré dans une fabrique d’élites, il trépigne sous les ordres d’un PDG increvable, certain qu’à sa place il ferait beaucoup mieux. Et puis Pierre, un mari raisonnable. Et bientôt Marin, une passion trouvée au bon moment – ou au pire, tout dépend ce qu’on attend de l’amour.
Dans cette radiographie d’une époque et d’un milieu, on retrouve l’écriture vive de Maria Pourchet ainsi que son talent d’ironiste, tempéré, pour cette romance, par une vraie tendresse.

Violaine Huisman

2018

Fugitive parce que reine

"Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l'alcool à 90°, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l'éther, dans ce flacon d'un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu." Ce premier roman raconte l'amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l'écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d'une femme, une femme avant tout, qui n'a jamais cessé d'affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.

Couverture du livre Fugitive par ce que reine
Couverture du livre Fils de feu

2017

Fils du feu

Guy Boley

Nés sous les feux de la forge où s’attèle leur père, ils étaient Fils du feu, donc fils de roi, destinés à briller. Mais l’un des deux frères décède précocement et laisse derrière lui des parents endeuillés et un frère orphelin. Face à la peine, chacun s’invente sa parade : si le père s’efface dans les vagues de l’ivresse, la mère choisit de faire comme si rien ne s’était passé. Et comment interdire à sa mère de dresser le couvert d’un fantôme rêvé ou de border chaque nuit un lit depuis longtemps vidé ? Pourquoi ne pas plutôt entrer dans cette danse où la gaité renait ? Une fois devenu adulte et peintre confirmé, le narrateur, fils du feu survivant, retrouvera la paix dans les tableaux qu’il crée et raconte à présent. Ainsi nous dévoile-t-il son enfance passée dans une France qu’on croirait de légende, où les hommes forgent encore, les grands-mères dépiautent les grenouilles comme les singes les bananes, et les mères en deuil, pour effacer la mort, prétendent que leurs fils perdus continuent d’exister.
Dans une langue splendide, Guy Boley signe ainsi un premier roman stupéfiant de talent et de justesse.

Nicolas Cavaillès

2017

Mention spéciale du jury 

Les huit enfants Schumann

En Schumann, la musique avait trouvé l’une de ces proies de choix qui, promptes à céder aux sirènes esthétiques, leur aliènent bientôt toute leur existence, quitte à nuire à leurs proches et à les emporter avec elles dans leur chute. Tel fut le lot des enfants Schumann. »
Nicolas Cavaillès retrace dans cet ouvrage le destin du compositeur et de la pianiste Robert et Clara Schumann, et de leurs huit enfants, tous frappés – de près ou de loin – par l’impératif absolu de l’art. Il sonde ainsi les notions d’héritage et de transmission familiale, et offre une réflexion subtile sur l’enfance, l’individualité et l’infinie solitude de l’homme.

Couverture du livre Les huit enfants Schumann
Couverture du livre Un beau début

2016

Un beau début

Éric Laurrent

Enfant, Nicole Sauxilange s’imaginait un destin de sainte. Avec l’adolescence, une autre ambition se fit jour dans l’esprit de cette petite provinciale : devenir une star. Qu’elle ne possédât aucun talent ne l’en détournerait pas. Il suffirait de poser nue.

2015

Un été

Vincent Almendros

Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi.

Couverture du livre Un été
Couverture du livre Buvard

2014

Buvard

Julia Kerninon

Cela ressemble à quoi, un écrivain ? Quand Lou passe pour la première fois la porte de Caroline N. Spacek, il ne connaît d'elle que ses livres. D'ailleurs, il ne comprend pas pourquoi elle a accepté de le recevoir, lui, le simple étudiant. À 39 ans, Caroline N. Spacek vit recluse dans la campagne anglaise, après avoir connu une gloire précoce et scandaleuse. Enfant terrible de la littérature, ses premiers romans ont choqué par la violence de leur univers et la perfection de leur style. Issue d'un milieu marginal, elle a appris très jeune à combattre, elle a aussi appris à fuir.
Mais Lou va l'apprivoiser. Alors ensemble, durant un été torride, ils vont reconstruire une trajectoire minée de secrets.

2013

Le poivre

Olivier Bouillère

Lorraine se souvient de la Reine Visage en 1965. C'était presque l'enfance et elle avait l'impression d'avoir déjà tant vécu. Beaucoup plus que maintenant. Serait-elle capable de jouer et de chanter à nouveau ? Ce n'est pas du tout la même chose d'avoir vingt-cinq ans. A vingt-cinq ans elle croyait aux choses, elle était attachée à ce qu'elle allait devenir ou accomplir. Maintenant çà n'aurait plus de sens. Quelque chose est usé dans l'importance même du monde.

Pourtant il va bien falloir.

Couverture du livre Le poivre
Couverture-du-livre-carrare-prix-sagan

2012

Carrare

Célia Houdart

Dans une Italie à la fois âpre, bruissante, archaïque et sensuelle, un prévenu attend une décision de justice. Une femme juge perd sa bague et le sommeil. Un berger surmonte sa peur et témoigne. Un enfant rêve assis sur un muret au soleil. Une jeune fille naît à elle-même en apprenant dans un atelier au pied des Alpes apuanes à tailler le marbre.

Les hommes et les pierres semblent échanger des propriétés. Des corps se figent, ou se précisent. Des trajectoires se croisent comme si elles étaient soudain aimantées. Des sculptures luisent dans l'ombre.

Une magie discrète opère et libère un champ de forces invisibles. Elles naissent ici dans des carrières à ciel ouvert.

2011

Un jardin sur le ventre

Fabienne Berthaud

C’est l’histoire ordinaire de gens ordinaires dans une région où il ne fait ni beau ni mauvais. C’est l’histoire d’un peu tout le monde. L’histoire d’une vie fauchée. D’un amour qui s’arrête. D’une mère qui part. D’un mari qui devient veuf. D’un veuf qui ne veut pas le rester. C’est l’histoire de gens qui ne se comprennent pas. D’une sœur qui regrette. D’un frère qui revient. Il y a des petits-enfants qui souffrent, qui se taisent. Des filles qui pleurent, qui fument et des chiens qui aboient. C’est l’histoire banale de la vie et de la mort.

Couveture du livre Un jardin sur le ventre
Couverture du livre Fourrure

2010

Fourrure

Adélaïde de Clermont-Tonnerre

C’est en passant devant un kiosque à journaux du boulevard Pierre-Seymard, à Nice, qu’Ondine apprend le suicide de sa mère, la grande écrivaine Zita Chalitzine. On l’a retrouvée dans une voiture enveloppée dans un magnifique manteau de fourrure blanc. Zita, qui avait passé sa vie à faire scandale, ne se départ pas de sa réputation. Et juste avant de disparaître, elle faisait encore parler d’elle : elle n’aurait été qu’un prête-nom aux livres qui ont fait son succès. Ondine ne veut rien savoir de sa génitrice qui n’a été qu’une pâle imitation de ce que devrait être une mère et qui n’a jamais voulu lui dire qui était son père.
Et pourtant, en rangeant les affaires de Zita, après l’enterrement, Ondine découvre le dernier livre de sa mère, non publié, son autobiographie...

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